Pour se déplacer à travers le monde, l’Homme a toujours eu besoin d’outils permettant de l’orienter et de tracer sa route. Au gré des évolutions des mœurs sociales et du progrès technique, ces outils ont dû prendre en charge de nouvelles fonctionnalités pour les voyageurs de plus en plus nombreux. À l’heure actuelle, les outils de planification de voyage les plus avancés permettent de les gérer intégralement.
Sommaire de l’article
La planification : au cœur même du tourisme
Comme le note l’historien Gilles Bertrand dans les Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, avant la généralisation du tourisme, plusieurs guides à destination des jeunes des hautes classes sociales sont publiés afin de les aider durant leur Grand Tour (périple initiatique à travers l’Europe du XVIe au XVIIIe siècle). C’est par exemple le cas de The Grand Tour, Or, A Journey Through the Netherlands, Germany, Italy and France écrit par Thomas Nugent en 1749, de The gentleman’s guide in his tour through Italy. With a correct map, and directions for travelling in that country écrit par Thomas Martyn en 1787 ou encore de A Sketch of a Tour on the Continent, in the Years 1786 and 1787 écrit par James E. Smith en 1793. Ces ouvrages listaient les routes maritimes, les chemins, les auberges et les principaux endroits du continent à visiter.
L’un des tout premiers guides pour le Grand Tour. The gentleman’s guide in his tour through Italy publié en 1787.
Les premiers véritables outils de planification de voyage sont apparus lorsque le tourisme s’est démocratisé. La planification de voyage est inhérente même au tourisme. En effet, si le terme de « touriste » apparaît en France en 1803 pour désigner spécialement les voyageurs anglais, celui-ci provient de l’anglais « tourist », lui-même formé sur le mot « tour » qui évoque le « voyage, circuit au cours duquel on visite différents endroits. » L’idée d’un itinéraire tout tracé se dessine déjà. Plus négativement, le Littré définit les touristes comme « des voyageurs qui ne parcourent des pays étrangers que par curiosité et désœuvrement, qui font une espèce de tournée dans des pays habituellement visités par leurs compatriotes ». Le tourisme évoque alors le voyage organisé à travers des routes connues et autour de lieux très réputés.
XIXe siècle : l’essor du tourisme et de la planification de voyage
Réservés à une petite partie de la population au XVIIIe siècle, les outils de planification des voyages vont se diversifier et devenir de plus en plus exhaustifs sur les destinations dont ils traitent à partir du siècle suivant.
Les premiers guides touristiques
Au cours du siècle, le tourisme va bénéficier de la Révolution des transports. Nombre d’acteurs vont alors chercher à devenir la référence en matière d’itinéraires. L’envie d’évasion des populations est désormais réalisable. Ainsi, le premier guide de voyage à destination du grand public est édité à la fin du XVIIIe siècle. Il s’agit du Guide Reichard, du nom de son auteur Auguste Reichard, qui voit le jour en 1784. En 1829, Jean-Marie-Vincent Audin publie le Guide classique du voyageur en Europe sous le pseudonyme de J.-B. Richard (en francisant le nom de son compère allemand). Il écrit à la suite une dizaine d’autres guides.
C’est véritablement au XIXe siècle que les outils de planification de voyage prennent leur envol. En Allemagne, la maison d’édition Baedeker publie une multitude de guides à partir de 1828. De là vient d’ailleurs le terme de « baedeker » couramment employé pour désigner les guides de voyage. En 1836, la maison d’édition britannique John Murray publie à son tour une série de guides touristiques. On les surnomme les « red books », en raison de leur célèbre couverture rouge. En France, les guides Joanne sont publiés à partir de 1851. Aujourd’hui, ils se vendent encore sous le nom de Guides bleus. Ces guides proposaient aux voyageurs des suggestions d’itinéraires et recensaient quelques lieux d’intérêt. Le système de recommandation et de notation avec étoiles provient d’ailleurs des guides de John Murray.
En parallèle, comme l’indique l’historienne Julia Csergo dans Téoros, la première carte « touristique » est éditée en 1809 dans le Cours gastronomique de Charles Louis Cadet de Gassicourt. Il s’agit en fait d’une carte illustrant les principales spécialités gastronomiques locales du territoire français. Celle-ci est à l’origine des différents livres de cuisine régionale édités par la suite. Au fil des années, la gastronomie se transforme en un symbole des territoires. Leur mention dans les guides de voyage se généralise au cours des années 1920. Par conséquent, les spécialités s’en trouvent de plus en plus détaillées.
La première carte touristique conçue en France : la carte des spécialités culinaires locales.
La gastronomie n’est pas le seul domaine qui a permis d’enrichir les outils de planification. Au début du XXe siècle, un autre acteur développe fortement son activité autour des itinéraires routiers. La manufacture française de pneumatiques Michelin publie ainsi son premier guide routier en 1900. Le Guide Michelin veut faciliter la vie des automobilistes. Il contient pour cela des plans des villes, indique certains points d’intérêt touristiques et propose des conseils pratiques. De 1910 à 1925, Michelin proposait également un service de création d’itinéraires personnalisés avec son Bureau des itinéraires.
Les premiers voyages organisés
Au XIXe siècle, Thomas Cook apparaît comme le pionnier des voyages organisés. Il lance le premier forfait touristique appelé Cook’s Tour sur le continent européen en 1855. Puis il le décline en 1866 sur le continent américain. En 1863, il enrichit la formule européenne pour assurer le transport en bateau puis en train et l’hébergement à l’hôtel. Il ouvre son premier bureau de voyages à Londres en 1865. En 1872, il organise un tour du globe au départ de Liverpool. Enfin, il émet des lettres de crédit de voyage (sur le principe des chèque de voyage) en 1874. Thomas Cook devient alors le pionnier des voyagistes et forfaits touristiques.
Le développement du tourisme suit fidèlement celui de la société, dont il est en quelque sorte fonction. Il y avait d’abord eu un tourisme d’Ancien Régime, artisanal, aristocratique, personnel. Le nouveau tourisme est organisé, presque mécanisé, collectif et surtout démocratique. Le premier ne survit qu’à titre d’exception, comme un luxe, presque comme une curiosité. C’est le second qui est devenu la règle, associé à une conception, à une doctrine du loisir, dont on a fait une fonction sociale, organisée et réglementée.
André Siegfried, Aspects du XXe siècle, 1955
Le XIXe siècle et le début du XXe ont ouvert la voie au tourisme de masse. Mais à l’entrée dans le XXe siècle, la population voit d’un mauvais œil la figure du touriste. Et elle ne considère le guide de voyage que comme un moyen de suivre des routes tracées par d’autres. Ainsi, bien qu’ayant permis un développement sans précédent du voyage, les voyagistes et agences de voyages ont accentué cette vision du tourisme, en réduisant la liberté d’action du voyageur en prenant en charge de plus en plus d’aspects de son excursion (en choisissant pour lui les moyens de transport, son hôtel voire ses repas et ses activités, etc.).
Aujourd’hui, le tourisme de masse se voit critiqué pour toutes les conséquences qu’il entraîne et pour lequel se développent des solutions plus responsables.
XXe et XXIe siècles : le virage numérique de la planification de voyage
Depuis les années 1970, le tourisme s’organise également en ligne. On y a vu apparaître les premiers logiciels de gestion de réservation, connus sous leurs acronymes GDS (global distribution system), SIR (système d’information de réservation) ou CRS (central reservation system). Ce sont des intermédiaires entre les agences de voyages et voyagistes et les compagnies aériennes. Les organisateurs de voyage peuvent dès lors accéder aux différents vols prévus et aux informations les concernant. Aujourd’hui, tous les acteurs du tourisme utilisent les logiciels de gestion de réservation : compagnies aériennes, hôteliers, entreprises de location de véhicules, plateformes de réservation. Ils facilitent la planification des voyages par la connexion entre les prestataires de voyages et les autres acteurs du tourisme. Mais le nombre d’acteurs du tourisme en ligne a aujourd’hui explosé et les offres concurrentes sont pléthoriques.
Un retour au besoin de planifier soi-même son voyage
Dans cette offre illisible de voyages, il est plus tentant d’organiser soi-même son voyage pour retrouver sa liberté. Les outils numériques ne manquent pas : comparateurs de vols et d’hôtels, plateformes de réservation en ligne, cartes interactives, blogs de voyage, etc. L’organisation du voyage devient un casse-tête et le voyageur se noie sous une masse informationnelle, au point d’en perdre sa liberté de gestion. En rupture avec les façons de faire et le sur-mesure des agences de voyage, Kune Travel développe une plateforme de planification intégrale de voyages. L’utilisateur retrouve sa pleine liberté et tout son plaisir d’organisation de voyage. Notre plateforme minimise également l’intervention des intermédiaires et gère toutes les tâches fastidieuses de l’organisation à la place du voyageur.
L’interface en développement de Kune Travel, la plateforme qui redonne plaisir à organiser des voyages.
En quelques mots, les outils pour planifier un voyage étaient d’abord réservés à la frange aristocratique de la population. Mais ils étaient peu développés. Lorsque le tourisme est né de différentes évolutions sociales et du progrès technique, les outils de planification se sont ouverts à une plus large partie de la population. De là sont apparues de multiples opportunités commerciales pour concevoir des outils et autres formules d’organisation de voyage. Mais à vouloir prendre en compte de plus en plus d’aspects du voyage, les agents de voyage et voyagistes en ont réduit les libertés du touriste. Cette liberté, le voyageur peut la retrouver en organisant lui-même son excursion avec les outils adéquats, dont Kune Travel se veut le parangon.
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